Les ghostwriter : ces plumes de l’ombre qui façonnent la littérature

Dans l’imaginaire collectif, un écrivain est souvent perçu comme une figure solitaire, enfermée dans une pièce, donnant naissance à des chefs-d’œuvre. Pourtant, derrière bien des succès littéraires se cache un autre acteur essentiel et méconnu : l’écrivain fantôme, ou ghostwriter. Qui sont ces auteurs de l’ombre et comment influencent-ils la littérature contemporaine ?

Qu’est-ce qu’un écrivain fantôme ?

Un écrivain fantôme est un auteur qui rédige un livre, un article ou un discours au nom d’une autre personne, sans être officiellement crédité. Cette pratique est particulièrement répandue dans l’édition, notamment pour les autobiographies de célébrités, les mémoires politiques et certains romans à succès signés par des figures publiques.

Le rôle du ghostwritervarie : certains se contentent d’organiser et de reformuler les idées du commanditaire, tandis que d’autres rédigent entièrement l’ouvrage sur la base de quelques directives générales. Dans tous les cas, leur talent réside dans leur capacité à adopter le style et la voix de l’auteur officiel.

Une pratique ancienne et répandue

Loin d’être un phénomène récent, l’écriture fantôme existe depuis des siècles. Alexandre Dumas, célèbre pour Les Trois Mousquetaires, collaborait avec des écrivains de l’ombre qui rédigeaient des parties entières de ses romans.

Plus près de nous, certaines grandes sagas littéraires continuent d’être écrites par des ghostwriters après le décès de l’auteur initial, comme c’est le cas pour les romans mettant en scène James Bond ou Sherlock Holmes.

Dans l’industrie musicale, des paroliers anonymes écrivent aussi des chansons pour de grandes stars, de la même manière que certains auteurs rédigent des discours politiques ou des tribunes pour des figures publiques.

Pourquoi faire appel à un écrivain fantôme ?

Plusieurs raisons poussent une personnalité à confier sa plume à un écrivain fantôme :

  • Manque de temps : les célébrités et les hommes politiques disposent rarement du temps nécessaire pour rédiger un livre.
  • Absence de compétences littéraires : un grand sportif ou un chef d’entreprise peut avoir une histoire captivante, mais pas les aptitudes d’un écrivain.
  • Garantie de qualité et de fluidité : un ghostwriter expérimenté sait structurer un récit, créer du suspense et capter l’intérêt du lecteur.

Une reconnaissance discrète mais essentielle

Le ghostwriting est un métier à la fois valorisant et frustrant. Valorisant, car l’écrivain fantôme participe à la création d’ouvrages qui touchent un large public. Frustrant, car il doit rester dans l’ombre, acceptant que d’autres récoltent les lauriers de son travail.

Toutefois, certains ghostwriters finissent par sortir de l’anonymat. C’est le cas d’Andrew Crofts, un des écrivains fantômes les plus célèbres, qui a écrit des dizaines de best-sellers avant de publier sous son propre nom.

Une pratique éthique ?

Le ghostwriting soulève aussi des questions d’éthique. Si le lecteur s’attend à lire l’histoire et les pensées d’un auteur officiel, ne s’agit-il pas d’une forme de tromperie ?

Tout dépend du degré d’implication du commanditaire : certains participent activement au processus, tandis que d’autres se contentent d’apposer leur nom sur un livre qu’ils n’ont jamais lu !

Quoi qu’il en soit, les écrivains fantômes jouent un rôle clé dans le monde de l’édition. Sans eux, de nombreuses œuvres n’auraient jamais vu le jour. Ils sont la preuve que l’important, en littérature, n’est pas toujours de savoir qui écrit, mais plutôt que l’histoire soit racontée !

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