La forme poétique fixe 

La forme poétique fixe est connue depuis l’Antiquité grecque. Au cours de l’histoire littéraire, la poésie a évolué et les formes ont changé.

Depuis le début de l’existence des poèmes, de nombreuses formes fixes ont été créées, chacune se caractérisant par des contraintes particulières.

Ces règles concernent généralement le nombre et le type de vers ou de strophes, mais aussi les rimes et leur disposition.

Mais alors quelles sont les différentes formes fixes en poésie ?

La Ballade

La ballade apparaît au Moyen-Âge, elle est composée de 3 strophes de même longueur et se terminant toute par un refrain généralement en un seul vers.

Ici, c’est le décasyllabe, donc un vers de 10 syllabes qui est le plus employé. À la fin, on retrouve également une dernière strophe, plus courte qu’on appelle l’envoi.

Les trois couplés sont symétriquement égaux, soit grâce au nombre de vers, soit par l’emplacement des rimes.

Les deux formes les plus fréquentes de ballade sont :

La petite ballade : trois huitains d’octosyllabe suivis d’un quatrain.

La grande ballade : trois dizains de décasyllabes suivis d’un quintil.

Exemple de ballade :

Trois fois dix vers, et puis cinq d’ajoutés,

Sans point d’abus, c’est ma tâche complète :

Mais le mal est qu’ils ne sont point comptés.

Par quelque bout il faut que je m’y mette

Dussé-je entrer au fond d’une tour,

Nenni, ma foi, car je suis déjà court.

Si que je crains que n’ayez rien du nôtre

Quand il s’agir de mettre une œuvre au jour,

Promettre est un, et tenir est un autre.

Sur ce refrain, de grâce permettez

Que je vous conte en vers une sornette…

Jean de la Fontaine

Le Rondeau

Le rondeau apparaît lui aussi au Moyen-Âge est souvent employé pour des sujets galants.

Composé de 3 strophes et de 13 ou 14 vers de 10 ou 8 syllabes. On retrouve généralement deux rimes dont 8 sont féminines et 5 masculines, ou inversement. Enfin, il y a un hémistiche à la suite du huitième ou treizième vers, celui-ci va être repris pour composer un refrain.

Exemple de rondeau :

Fut-il jamais douceur de cœur pareille
À voir Manon dans mes bras sommeiller ?
Son front coquet parfume l’oreiller ;
Dans son beau sein j’entends son cœur qui veille.
Un songe passe, et s’en vient l’égayer.

Ainsi s’endort une fleur d’églantier,
Dans son calice enfermant une abeille.
Moi, je la berce ; un plus charmant métier
Fut-il jamais ?

Mais le jour vient, et l’Aurore vermeille
Effeuille au vent son bouquet printanier.
Le peigne en main et la perle à l’oreille,
À son miroir Manon court m’oublier.
Hélas ! l’amour sans lendemain ni veille
Fut-il jamais ?


Alfred de Musset

Le Sonnet

Le sonnet déjà utilisé dans les poésies italiennes, apparaît en France à l’époque de la Renaissance.

Composé de 14 vers, il contient 2 quatrains et de 2 tercets, la forme du vers est le plus souvent en alexandrin. Les rimes masculines et féminines doivent s’alterner, aucun mot ne doit apparaître plus d’une fois. Il est préférable d’utiliser des hémistiches et des césures.

Chaque strophe doit être cohérente et constituer une unité de sens complète, les quatrains et les tercets doivent représenter deux blocs distincts dans la forme comme dans le contenu.

Le dernier vers du poème se nomme la chute, il clôt le poème.

Exemple de Sonnet :

La tribu prophétique aux prunelles ardentes
Hier s’est mise en route, emportant ses petits
Sur son dos, ou livrant à leurs fiers appétits
Le trésor toujours prêt des mamelles pendantes.

Charles Baudelaire

L’Ode

L’ode est la forme poétique du poème lyrique qui naît dans l’Antiquité, il contient plusieurs groupes de trois strophes de même longueur.

Il célèbre une personne, un sujet religieux ou un sujet philosophique.

Exemple d’Ode :

Il fut un temps où la prairie, le bosquet ou le ruisseau,

La terre et chaque vue commune

Pour moi, il me semblait

Habillé de lumière céleste,

La gloire et la fraîcheur d’un rêve.

William Wordsworth

Le Pantoum

C’est une forme très poétique par son principe de répétition. On retrouve des quatrains d’octosyllabes, le deuxième et le quatrième vers de chaque strophe sont repris respectivement comme premier et troisième vers de la strophe suivante.

Enfin, le dernier vers du poème reprend le premier.

Exemple de Pantoum :

L’éclair vibre sa flèche torse
À l’horizon mouvant des flots.
Sur ta natte de fine écorce
Tu rêves, les yeux demi-clos.

Leconte de Lisle

Le Haïku

Le haïku est un poème d’origine japonaise qui a été popularisé dans la culture occidentale, il se caractérise principalement par sa brièveté.

Dans sa forme classique, il est composé de 17 syllabes reparties en 5 syllabes dans le premier vers, 7 dans le deuxième et 5 dans le troisième.

Il doit avoir comme thème principal une saison dont il évoque la présence de façon implicite ou explicite.

Sa syntaxe est simple.

Exemple de Haïku :

Un vieil étang

Une grenouille saute
Des sons d’eau


Bashô Matsuo

Pour en savoir davantage sur la poésie, n’hésitez pas à contacter nos articles sur les règles de ponctuation en poésie ou les différents genres littéraires.

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