Que s’est-il passé cette semaine dans le monde de la littérature ? On vous dit tout dans notre nouvelle rubrique, L’Actu à la loupe !
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L’écrivain allemand Martin Walser est mort
Décédé ce jeudi 28 juillet à l’âge de 96 ans à Überlingen, près du lac de Constance, cet écrivain majeur était connu pour être polémiste du renouveau de la littérature allemande d’après-guerre, romancier et dramaturge.
Fils d’aubergiste, né en 1927 à Wasserburg, sur le lac de Constance, Walser est enrôlé en 1944 dans la Wehrmacht. À son retour, il entame des études de Lettres puis devient homme de radio, période où il rejoint l’avant-garde du Groupe 47. Il commence alors la rédaction d’un journal intime, Vivre et écrire, dont le premier volume paraîtra en 2007.
En 1998, une violente polémique agite l’Allemagne à cause de son discours de réception du prix de la Paix des libraires, à Francfort, pour Une source vive, dans lequel il revient sur son enfance. Il y prône le droit de l’Allemagne de se relever en tant que « nation adulte et décomplexée », estimant que le terrible épisode d’Auschwitz a été instrumentalisé.
Au-delà de la controverse, il a fait de l’histoire de l’Allemagne et des séquelles du nazisme le centre d’une œuvre particulièrement riche : Walser c’est 25 romans, des recueils de nouvelles, des essais, et une quinzaine de pièces de théâtre.
Manu Causse revient sur la censure de son ouvrage Bien trop petit
Après l’interdiction par le ministère de l’Intérieur de son livre, Manu Causse déplore une décision qui passe sous silence les interrogations des adolescents sur la sexualité.
Le 17 juillet 2023, le livre Bien trop petit a été interdit à la vente aux adolescents par le ministère de l’Intérieur. Les autorités compétentes se sont appuyées sur une loi de 1949 qui prohibe les publications « à caractère pornographique » destinées à la jeunesse. Manu Causse, l’auteur, estime qu’elles se fourvoient avec cette décision en censurant un livre qui ne promeut pas mais critique bel et bien la culture du viol.
Dans une interview donnée au Figaro, il explique : « En écrivant Bien trop petit, mon objectif premier était de me reconnecter à cet imaginaire bouillant et mal informé que J’ai vécu adolescent. Dans ce livre, je m’adresse au gamin perdu que j’étais à 12 ans, qui se retrouvait dans des passages de Little Big Man de Thomas Berger. De manière générale, cette espèce de “machine à fantasme” que l’on éprouve plus jeune est souvent tue. […] Nous devons veiller à ne pas propager aux adolescents, des schémas sur la sexualité désuets voire erronés. Au final, la censure de Bien trop petit est positive, car elle permet de nous remettre en cause collectivement. »
Jeux Olympiques Paris 2024 : c’est officiel, les bouquinistes ne feront pas partie du paysage
Ce lundi 31 juillet, de nombreux bouquinistes parisiens protestent contre l’injonction de la préfecture de police de faire disparaître leurs boîtes vertes pendant les Jeux olympiques de Paris 2024, déjà relativement controversés.
Déplacer des boîtes aussi anciennes, c’est risquer de les endommager durablement, selon Jérôme Callais, qui représente la profession. Pourtant, les bouquinistes sont présents depuis le XVIe siècle sur les rives de la Seine et font à présent partie de la carte postale idéale parisienne.
Ce coup de massue vient s’ajouter aux mécontentements des étudiants à la suite de l’annonce de leur sortie forcée des logements du Crous.
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À Lons-le-Saunier, une exposition rend hommage aux talents de Jeanne Champion, écrivaine de renom et peintre
Elle était née dans le Jura, Jeanne Champion, et tout au long de sa vie, elle a fait la fierté de sa région. Un an après son décès, la ville de Lons-le-Saunier décide de lui rendre hommage en organisant jusqu’au 15 août, une exposition à son effigie.
Née dans le Jura en 1931, Jeanne Champion a marqué son époque, notamment grâce à son intense production artistique. À la fois romancière et peintre, elle a laissé une œuvre riche et variée. Elle est surtout connue du grand public pour son œuvre littéraire. En 1979, elle vient présenter son huitième livre Les frères Montaurian, qui obtient le grand Prix du roman de la Société des gens de lettres. En 1984, sa biographie romanesque de Suzanne Valadon lui vaudra de recevoir le prix Goncourt de la biographie.
Dominique Brunet indique qu’« il semble qu’elle soit décédée en ayant l’amertume de ne pas avoir été reconnue en tant que peintre. » À sa mort, Jeanne Champion laisse dernière elle son œuvre littéraire et des centaines de toiles. Une artiste foisonnante, passionnée et, pour sûr, riche de talents.
Exposition Hommages à Jeanne Champion – Hall du Carcom, place du 11 novembre 9000 Lons-le-Saunier, tous les jours de 10 heures à 19 heures et le dimanche de 9 heures à 13 heures.
L’Afrique fait peau neuve dans le manga Red Flower de l’auteur toulousain Loui
Le mangaka toulousain Loui vient de sortir le premier tome de sa série Red Flower, publiée chez Glenat. À 28 ans, Loui est déjà l’un des talents à suivre de la scène manga en France. Avec « Le Jeune Coq et le Soleil », tome I de sa série Red Flower sorti le 21 juin dernier, le Toulousain espère avoir trouvé son public.
Son ouvrage plonge les lecteurs dans ses origines africaines, un sujet qu’il abordait déjà dans ses deux mangas précédents, Red Flower Stories. Loui dessine les aventures d’un adolescent impétueux, Kéli, dans son passage à l’âge adulte, entre action et philosophie, croyances et valeurs.
Même si, au départ, il n’avait pas l’intention de faire découvrir sa culture à travers son œuvre, Loui a pris conscience de l’importance de cet aspect dans son travail : « Les gens d’origine africaine me disent à quel point c’est incroyable de se voir représenté. J’aborde donc cela avec beaucoup plus de respect et d’intention. »
Rendez-vous la semaine prochaine pour continuer à suivre l’actualité littéraire !
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